Pierre Émile Moulin est un artiste contemporain belge né à Tournai en 1968. Pierre Emile Moulin développe depuis les années 1990 une œuvre singulière qui navigue entre gravure, peinture et dessin. Son travail se caractérise par une exploration minutieuse des rapports entre l'humain et son environnement, créant un univers où le familier se teinte d'étrangeté.
L'art de Pierre Moulin puise sa force dans un processus de réappropriation et de transformation d'images. Partant souvent de photographies en noir et blanc qu'il collecte et réinterprète, il forge des compositions où le mystère côtoie la rigueur géométrique. Sa pratique se déploie principalement dans trois domaines : la gravure (eau-forte et aquatinte sur zinc ou cuivre), la peinture (huile sur toile et sur papier), et le dessin.
Dans ses gravures, il crée des séries thématiques distinctes : les "Nocturnes", où des maisons illuminées émergent de l'obscurité comme des présences énigmatiques ; les "Objets", qui transforment des éléments techniques et médicaux en compositions graphiques saisissantes ; et les "Rencontres", qui mettent en scène des confrontations entre figures humaines et objets monumentaux en apesanteur.
Ses peintures, caractérisées par une palette restreinte de tons sourds - ocres, verts profonds, bruns et noirs -, proposent une dramaturgie visuelle où le quotidien se trouve transfiguré. Le cadrage, souvent serré ou décentré, participe à cette transformation du réel en créant des perspectives inhabituelles.
Ses dessins, réalisés avec diverses techniques (crayon, aquarelle, encre), complètent cet univers en explorant avec sensibilité les thèmes de la solitude contemplative et du rapport entre l'homme et l'espace.
Initié au dessin à l'Académie des Beaux-Arts de Saint-Gilles (1995-1998), il poursuit sa formation en peinture (2000-2004) et en gravure (2003-2010) à l'Académie des Beaux-Arts d'Arlon. En 2011, il perfectionne sa technique en gravure non-toxique auprès de Claude Celli à l'Académie d'été de Tournai. Sa formation musicale au Conservatoire Royal de Musique de Bruxelles (1994-1997) en batterie jazz ajoute une dimension rythmique à sa sensibilité artistique.
Son travail a été présenté dans de nombreuses institutions, notamment à la Maison de la Culture de Tournai, au Centre d'Art Contemporain "L'Orangerie" de Bastogne, au Musée Gaspar d'Arlon, et au Centre de la Gravure et de l'Image Imprimée de La Louvière, où il a été plusieurs fois finaliste du Concours de Gravure (2010-2012). Sa présence régulière dans des expositions collectives et individuelles à travers la Belgique, incluant le Bozar à Bruxelles et le CACLB (Centre d'Art Contemporain du Luxembourg Belge), témoigne de la reconnaissance croissante de son œuvre dans le paysage artistique contemporain.